Menu


Les protestants des 13e et 5e arrondissements de Paris. Temple de Port Royal & Maison Fraternelle

De quoi l'humanité est-elle exclue?

Culte du 9 octobre 2022



Textes de la Liturgie et de la prédication/ audio textes + prédication/ partitions des chants

predication___13_10_2022_10_15.mp3 Prédication - 13:10:2022 10.15.mp3  (34.06 Mo)

47_02.pdf 47-02.pdf  (45.15 Ko)
47_03_1.pdf 47-03.pdf  (125.69 Ko)
ps_098.pdf Ps 098.pdf  (133.39 Ko)
ps_138.pdf Ps 138.pdf  (73.88 Ko)

Culte du dimanche 9 octobre 2022 PORT ROYAL

ORGUE

Salutation Annonce de la grâce.

Au commencement était la Parole,

Toutes choses ont été faites par elle, 

en elle est la vie, la lumière des hommes.

En Christ, cette Parole a habité parmi nous,

pleine de tendresse et de fidélité.

À tous ceux qui l’ont reçue, 

à ceux qui croient en son nom, 

elle a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu.

Que sa grâce, la miséricorde et la paix soient ainsi sur chacun de nous,

réunis en son nom.

DEBOUT

 

CHANT : PSAUME 138 STROPHE 1 ET 3 p.154

 

Louange (d'après le Psaume 65)

Il est beau de te célébrer ô notre Dieu,

de tenir ses promesses envers toi qui écoutes la prière

Jusqu'à Toi vient toute vie avec son poids de péché

nos fautes ont dominé sur nous

mais toi, tu les pardonnes

Ta justice nous répond par des prodiges

Dieu, notre sauveur

Espoir des horizons de la terre et des rives lointaines...

Heureux ton invité, ton bien aimé, Il habite ta demeure !

Les biens de ta maison nous rassasient

les dons sacrés de ta présence

Ta force enracine les montagnes avec puissance

tu apaises le vacarme des mers et la rumeur des peuples

Les habitants du monde sont stupéfaits 

à la vue de tes signes

Aux portes du levant et du couchant

Tu fais jaillir des cris de joie !

Tu visites la terre et tu l'abreuves

Tu la combles de richesse

les ruisseaux de Dieu débordent de vie…

Sous ta main, par tes bienfaits, 

Tout exulte et chante !

 

CHANT : PSAUME 98, STROPHES 1 ET 2. P.112

REPENTANCE

Seigneur Jésus, nous voulons bien maintenant te dire tout ce qui nous fait mal et nous oppresse, toutes ces réalités que nous traînons comme des fardeaux et qui sans cesse nous éloignent de toi et des autres.Oui Seigneur Jésus, nous voulons bien exprimer devant toi tout ce qui est au fond de notre cœur et qui pèse, trouver des mots pour te dire nos défaillances et nos regrets, nos amertumes et nos violences. Parce que nous croyons à la force et à la tranquillité de l’aveu. Nous ne voulons ni enfouir ni cacher, mais seulement te dire comme on dit un secret, seulement te remettre notre vie telle qu’elle est.Nous disons cela parce que nous croyons que tu as pleinement vécu notre condition humaine. Par ta mort tu l’as assumée jusqu’au bout. Par ta résurrection, tu as vaincu le mal qui veut nous tenir prisonnier de sa puissance, Amen.

CHANT : 47-03 Str 1 p.730

 

 

ANNONCE DU PARDON

Le fils de l’homme est venu non pour juger mais pour pardonner, non pour punir mais pour faire grâce, non pour condamner mais pour rendre libres. Levons-nous et marchons : nous sommes libres pour aimer Dieu, libres pour aimer tous nos frères et pour nous aimer nous-mêmes. Là où se tient le Fils de l’Homme, là est la liberté.

DEBOUT

CHANT : 47-03 Str 2

VOLONTÉ DE DIEU 

JEAN 6 V. 35 Jésus leur dit: Je suis le pain de vie. Celui qui vient à moi n'aura jamais faim, et celui qui croit en moi n'aura jamais soif.

CHANT : 47-03 Str 3 et 4

ASSIS

PRIÈRE D’ILLUMINATION LECTEUR

Nous prions Dieu avant de lire les Ecritures SILENCE

Nous revoici ce matin à l’écoute de ce que disent les Ecritures. C’est pourquoi nous te prions : que ton Esprit nous accorde un cœur ouvert et une intelligence accueillante à ton Evangile.

Derrière les mots que nous entendons, donne-nous de discerner ta Parole de Vie, ta Parole pour nos vies. Amen

LECTURES lecteurs

2 Rois 5 : 14-17

Il descendit alors et se plongea sept fois dans le Jourdain, selon la parole de l'homme de Dieu; et sa chair redevint comme la chair d'un jeune enfant, et il fut pur.

Naaman retourna vers l'homme de Dieu, avec toute sa suite. Lorsqu'il fut arrivé, il se présenta devant lui, et dit: Voici, je reconnais qu'il n'y a point de Dieu sur toute la terre, si ce n'est en Israël. Et maintenant, accepte, je te prie, un présent de la part de ton serviteur.

Élisée répondit: L'Éternel, dont je suis le serviteur, est vivant! je n'accepterai pas. Naaman le pressa d'accepter, mais il refusa.

Alors Naaman dit: Puisque tu refuses, permets que l'on donne de la terre à ton serviteur, une charge de deux mulets; car ton serviteur ne veut plus offrir à d'autres dieux ni holocauste ni sacrifice, il n'en offrira qu'à l'Éternel.

Luc 17 : 11-19

Jésus, se rendant à Jérusalem, passait entre la Samarie et la Galilée.

Comme il entrait dans un village, dix lépreux vinrent à sa rencontre. Se tenant à distance, ils élevèrent la voix, et dirent: Jésus, maître, aie pitié de nous!

Dès qu'il les eut vus, il leur dit: Allez vous montrer aux sacrificateurs. Et, pendant qu'ils y allaient, il arriva qu'ils furent guéris. L'un deux, se voyant guéri, revint sur ses pas, glorifiant Dieu à haute voix. Il tomba sur sa face aux pieds de Jésus, et lui rendit grâces. C'était un Samaritain. Jésus, prenant la parole, dit: Les dix n'ont-ils pas été guéris? Et les neuf autres, où sont-ils? Ne s'est-il trouvé que cet étranger pour revenir et donner gloire à Dieu?

Puis il lui dit: Lève-toi, va; ta foi t'a sauvé.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PRÉDICATION

C'est un texte extraordinaire.

D'abord, on y découvre une communauté de personnes atteintes de la lèpre.

10 personnes. Pourquoi 10? Peut-être que cela n'a aucune autre signification que le simple fait relaté que ces personnes auraient été au nombre de 10.

Mais par ailleurs, on sait que ce chiffre est signe de totalité. Vous pouvez dans le livre de la Genèse réentendre les 10 paroles créatrices de l'univers. Vous pouvez énumérer cette fois dans le livre de l'Exode, les 10 plaies, dont une sorte de lèpre, qui s'abattent sur les Égyptiens et provoquent la libération d'un peuple hébreu en formation. Vous pouvez , toujours dans le livre de l'exode, suivre les 10 paroles - le déca-logue- qui résument, condensent, totalisent la torah.

Alors il est bien possible qu'à partir sans doute d'un fait réel, d'une anedocte survenue lors d'un trajet de Jésus, ici entre la Galilée et la Samarie, c'est-à-dire au Nord, l'évangéliste puisser faire passer un message qui soit au-delà de l'anecdote.

Les écrits des évangiles, malgré leur manque d'emphase, malgré une faible utilisation des adjectifs, malgré leur forme descriptive, ne sont pas de ce qu'on appelle de l'écriture blanche, expression avec laquelle certains ont qualifié la littérature des années 50, en particulier celle d'Albert Camus, ou de Maurice Blanchot. Une écriture présumée minimaliste. Dont je vous livre un exemple fameux:

Aujourd'hui, maman est morte. Ou peut-être hier, je ne sais pas. J'ai reçu un télégramme de l'asile : « Mère décédée. Enterrement demain. Sentiments distingués. » Cela ne veut rien dire. C'était peut-être hier.

 

Je ne crois pas qu'il soit possible qu'une écriture débarrassée de tout affect puisse exister, dans le sens où il y aura in fine un lecteur qui ne va pas se laisser diriger par les éventuelles intentions d'un auteur. Ainsi, pour moi, ce début de l'étranger de Camus, malgré et sans doute à cause de sa présumé sobriété, m'a toujours depuis l'adolescence, bouleversé. Ainsi les évangiles, qui jouent sur plusieurs tableaux. Descriptif et symbolique.

Vous n'empêcherez jamais un lecteur de voir au-delà d'un texte, comme vous n'empêcherez jamais quelqu'un de comprendre autre chose que ce que vous aviez l'intention de dire. C'est un message aux prédicateurs en herbe.

Une communauté de 10, qui peut-être ici représente la totalité de l'humanité.

Et c'est une communauté exclue. On pourrait alors se poser deux questions : de quoi l'ensemble de cette humanité est-elle exclue, et aussi pourquoi donc ferait-il sens qu'elle apparaisse comme une communauté de lépreux ?

De quoi cette communauté, cette totalité humaine est-elle exclue? Les réponses, peuvent aisément pleuvoir.

De la signification de l'existence qu'elle mène, générations après générations? Exclue d'un bonheur dont elle a entendu parler dans ses mythes fondateurs et dont elle éprouve parfois quelques éclats?

Exclue d'une existence sans angoisse? Sans peur du lendemain? Exclue d'une existence qui ne serait pas sanctionnée par les morts des autres et de soi-même? Exclue d'une existence qui n'apparaisse pas comme une punition ou l'application d'une sentence mystérieuse ? Mais en l'occurrence et d'après ce texte, cette communauté humaine semble tout simplement exclue de la grâce qu'elle pourrait recevoir si toutefois elle se sentait en droit de la saisir. Mais cette communauté ne croit pas avoir ce droit ou cette possibilité. Elle n'a pas le droit, selon la loi de s'approcher de quiconque, et donc non plus de cet inconnu qui passe.

Elle est obligée selon le lévitique de se tenir à distance.

C'est pourquoi cette communauté, cette humanité, élève la voix, est-il raconté, une voix commune, une prière commune .

Cette communauté est impure donc elle ne peut pas rencontrer le pur, et donc elle va tenter de franchir cette distance infranchissable, cet abîme, par le haussement de ton, par le cri, par la prière. C'est le sens de la prière comme tentative audacieuse.

La prière comme le seul moyen de franchir l'abîme qui sépare les exclus que nous sommes de la grâce qui passe.

Pourquoi une communauté lépreuse?

La réponse est assez simple.

Qui, en regardant l'humanité, au fil des âges, qui en regardant l'humanité actuelle, ne se convaincrait pas que celle-ci est atteinte d'une maladie, contagieuse comme la lèpre, transmise non pas de façon héréditaire mais le plus tôt possible dans l'existence du petit humain. Qui, en observant sa propre humanité, à lui, ne se convaincrait pas qu'elle est malade. Qui, réellement malade, ne réaliserait-il pas que sa maladie est une forme ou une expression d'une maladie beaucoup plus gigantesque dont les plus fins théologiens ou philosophes n'ont finalement jamais trouvé la cause? Le fameux "pourquoi" du psalmiste, mot devenu presque ridicule à force d'être ressassé, et qui se double de risibilité quand on lui adjoint le mot "moi", pourquoi moi...

Les humains, exclus d'un monde qu'ils ne comprennent pas mais qui se donnent l'illusion de le posséder ou de l'exploiter, exclus de leur propre humanité, en exploitant leurs congénères, comme ils l'ont toujours fait, de diverses manières, des humains ne connaissant le bonheur que par éclats, le plus souvent artistiques, ou au moyen d'une nostalgie étrange de ce qui aurait pu être à la place de ça.

Mais parfois, ils haussent le ton, ils élèvent la voix et prient celui qui passe pour qu'ils les aident.

Et celui-ci répond qu'ils ont à faire ce qu'ils ont à faire.

C'est-à-dire, se faire reconnaître tels qu'ils sont, et dans le terreau de notre texte du jour, c'est en l'occurrence aller voir les prêtres dont à cette époque et en ce lieu, c'est le rôle, de reconnaître la maladie, son évolution, et de dire les précautions à prendre et aussi de constater une éventuelle guérison.

Peut-être que cette communauté avaient omis de faire ce préalable nécessaire, et qu'ils se seraient enfermés tout seuls.

Faites ce que vous devez faire, répond celui qui a été le destinataire d'une prière venue d'une humanité isolée, mais à ce moment saisie d'un moment d'audace.

C'est dans le geste d'obéir à ce simple rappel de la loi que les lépreux de notre texte sont guéris, sur leur trajet même de l'obéissance.

Et c'est bien le premier message de ce texte extraordinaire.

Faites ce que vous avez à faire. Empruntez le chemin de la reconnaissance de ce que vous êtes, plutôt que de continuer à vous isoler, et à vous nourrir des éclats, des miettes que parfois, dans le meilleurs de cas, la vie vous donne. Sortez de votre isolement, et reconnaissez enfin que votre solitude dans cet univers est une illusion, et cette illusion est un des nombreux symptômes de votre maladie.

Faites ce que vous avez à faire, maintenant.

Il y avait une communauté, une totalité, une humanité qui trouve sa guérison sur le chemin de sa nouvelle démarche.

Et maintenant, il n'y a plus qu'une personne.

Et cette personne, c'est un Samaritain.

C'est-à-dire un étranger, quelqu'un dont les normes, la vision du monde, sont différentes.

Je vais faire une parenthèse. Il y a un mythe fondateur dans nos études qui situent la naissance de l'individu au mieux à partir de la renaissance et qui affirme qu'avant, les sociétés étaient ce qu'on appelle "holistiques" c'est-à-dire que la notion d'individu n'y existait pas. Il suffit de lire les évangiles pour contredire ce mythe élaboré par des sociologues et des anthropologues occidentaux dès le 19e siècle. Ne serait-ce que la figure de Jésus, qui agit comme un manifeste de sa propre existence, même si celle-ci est reliée à son Dieu, mais aussi tous les individus qu'il va rencontrer, extraits par l'art des récits de leur sociétés, de leurs familles, de leurs groupes, parfois même de leur armée même, comme le Centurion.

Ce récit extraordinaire nous avait d'abord saisi dans notre humanité, notre collectivité, et après l'avoir définie sans aucune concession, nous a offert un chemin à prendre et maintenant il nous extrait pour que nous-mêmes, nous puissions apparaître seul, et subitement, comme un étranger dans une terre inconnue face à Jésus qui lui-même est aussi inconnu pour nous que le Dieu dont il est réputé être le porte parole.

Et c'est à ce moment, quand nous avons été extraits du collectif, quand nous avons été individualisés mais je préfère dire personnalisés que nous pouvons remercier-de près- celui qui avait indiqué à tous - et à distance-le chemin favorable.

Je suis revenu vers lui, et les autres on ne sait pas où ils sont mais ce n'est pas grave.

 

C'est ce Samaritain , donc une personne reconnue comme étrangère dans son monde, qui représente maintenant mon humanité, et qui tente de m'inspirer pour que je comprenne que mon humanité est malade et me provoque pour savoir s'il y a un moyen de sortir de ça.

Tiens? Celui que je viens remercier ne veut pas que je reste prostré à ses pieds. Il me dit à moi maintenant de me re- lever et que ma confiance m'a sauvé. Les autres ont peut-être été guéris. Mais moi j'ai entendu que j'ai été sauvé. Sauvé sans doute de ce désarroi extrêmement dangereux qui est la marque de mon humanité. Donc je me re-lève. Et continue ma route. Sauvé.

AMEN

ORGUE

CONFESSION DE FOI lecteur

Je crois en Dieu,

Père de Jésus-Christ et notre Père.

De lui, je reçois mon nom

et l’appel à être vivant.

Je crois en Jésus-Christ,

Fils du Père

et compagnon de mon humanité.

Dans son visage,

je reçois tous les visages à aimer.

Je crois en l’Esprit-Saint,

De lui, je reçois le Souffle

qui fait respirer ma vie jour après jour.

Je crois l’Eglise,

corps du Christ pour le monde,

une dans son fondement,

plurielle dans ses manifestations.

D’elle, je reçois

avec mes soeurs et mes frères de baptême,

l’élan de vivre à la suite du Crucifié ressuscité.

Chant 47-02, les 4 str. p.729

PARTAGE DES NOUVELLES, OFFRANDE.

orgue pendant l'offrande

INTERCESSION 

Seigneur Dieu notre Père, tu viens dans le monde et tu nous fais porteurs de ta Bonne Nouvelle. Pourtant, Seigneur, nous voulons aussi crier vers toi avec les femmes et les hommes qui sont aujourd’hui dans la détresse.

Pour eux, pour elles et pour nous-mêmes, nous crions vers toi, Seigneur.

Que notre prière se prolonge par des actes, que ton amour illumine nos actions, afin d’apporter à tous un témoignage de paix et un signe de joie.

Et ensemble nous te disons : Notre Père qui es aux cieux…

 

 

ENVOI BENEDICTION

11La fidélité et la loyauté se rencontrent,la justice et la paix s’embrassent ;12la loyauté germe de la terre,et la justice se penche du ciel.

13Le SEIGNEUR aussi donnera le bonheur,et notre terre donnera ses produits.14La justice marchera devant lui et marquera ses pas sur le chemin.

1 Jean 4.1-11 1Bien-aimés, ne croyez pas tout esprit ; examinez plutôt les esprits pour savoir s’ils sont de Dieu, car beaucoup de prophètes de mensonge sont sortis dans le monde.

BÉNÉDICTION

5C’est le SEIGNEUR qui te garde,le SEIGNEUR est ton ombre à ta droite.6Le jour, le soleil ne te frappera pas,ni la lune pendant la nuit.7Le SEIGNEUR te gardera de tout mal,il gardera ta vie ;8le SEIGNEUR te gardera lorsque tu sortiras et lorsque tu rentreras,dès maintenant et pour toujours.

ORGUE

.


Nouveau commentaire :