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Les protestants des 13e et 5e arrondissements de Paris. Temple de Port Royal & Maison Fraternelle

LE NOUVEAU "NOUS"

Culte et prédication (R.Philipoussi). Maison Fraternelle le 18 décembre 2022



LE NOUVEAU "NOUS"
culte_du_18_decembre_mf___.mp3 Culte du 18 décembre MF - .mp3  (92.48 Mo)

"GEISTLICHES WIEGENLIED" DE J. BRAHMS,

LA SALUTATION ET L'ANNONCE DE LA GRÂCE

Notre espérance est en Dieu Sa parole plantée dans notre coeur,

Nos yeux rivés sur la beauté du chemin qu’il éclaire

et nos bouches pour chanter

Recevons de lui la grâce, la miséricorde et la paix.

L'Avent, c'est la fête du désir. Le désir de Dieu, le désir de la lumière, le désir de vérité, le désir de sortir, d'en sortir, de s'en sortir.
C'est comme si une certaine torpeur, un très long assoupissement, prenait fin.
Au milieu de la nuit, une nouvelle aube point.
Quelque chose d'inoui, dont nous ne connaissons pas la signification, arrive, ce quelque chose s'appelle la paix
Nous sommes appelés à être à la fois les témoins et aussi les artisans de cette paix

SILENCE

Chers amis, chers compagnons, chers frères et sœurs en Christ,

Ici nous venons pour célébrer la grâce de Dieu, source inépuisable d'amour et de bonté. Nous sommes reconnaissants pour cette grâce que nous recevons sans mérite de notre part. Elle nous sauve, nous pardonne et nous offre une vie pleine de sens et d'espérance. Que cette grâce devienne notre réconfort en ces temps difficiles, et qu'elle nous permette de sentir et de pratiquer l'harmonie. Et nous, puissions nous en devenir des témoins en toutes circonstances

Louons Dieu pour sa grâce infinie.

Je vous invite à vous relever

CHANT DE L'ASSEMBLÉE 31-23, LES TROIS STROPHES, PAGE 334

 

ESAÏE 7, 13-15

Alors Ésaïe lui dit: «Écoutez-moi, toi et ta famille, les descendants de David. On dirait que cela ne vous suffit pas d'épuiser la patience des hommes, et qu'il vous faut aussi épuiser la patience de mon Dieu. Eh bien! le Seigneur vous donne lui-même un signe: la jeune femme va être enceinte et mettre au monde un fils. Elle le nommera Emmanuel, “Dieu avec nous”. L'enfant sera nourri de crème et de miel, jusqu'à ce qu'il soit capable de refuser ce qui est mauvais et de choisir ce qui est bon.

SILENCE

Vous pouvez vous assoir

STÜCK OP83 NO1 DE M. BRUCH

LECTEUR PRIÈRE D'ILLUMINATION

Seigneur, que ta parole soit notre nourriture et notre réconfort, et qu'elle nous guide vers ta volonté pour nous et pour notre monde. Nous nous réjouissons de te savoir toujours avec nous.

Viens plus proche, en nos cœurs, en ce temps de l'Avent, prépare-nous à célébrer la joie de notre rencontre.Amen."

LECTEUR MATTHIEU 1,18-25

18 Voici comment arriva la naissance de Jésus-Christ. Marie, sa mère, était fiancée à Joseph ; avant leur union, elle se trouva enceinte par le fait de l'Esprit saint. 19Joseph, son mari, qui était juste et qui ne voulait pas la dénoncer publiquement, décida de la répudier en secret. 20Comme il y pensait, l'ange du Seigneur lui apparut en rêve et dit : Joseph, fils de David, n'aie pas peur de prendre chez toi Marie, ta femme, car l'enfant qu'elle a conçu vient de l'Esprit saint ; 21elle mettra au monde un fils, et tu l'appelleras du nom de Jésus, car c'est lui qui sauvera son peuple de ses péchés. 22Tout cela arriva afin que s'accomplisse ce que le Seigneur avait dit par l'entremise du prophète : 23 La vierge sera enceinte ; elle mettra au monde un fils et on l'appellera du nom d'Emmanuel,

ce qui se traduit : Dieu avec nous. 24A son réveil, Joseph fit ce que l'ange du Seigneur lui avait ordonné, et il prit sa femme chez lui. 25Mais il n'eut pas de relations avec elle jusqu'à ce qu'elle eût mis au monde un fils, qu'il appela du nom de Jésus.

LARGO DE L'OP65, DE F. CHOPIN

LA PRÉDICATION

 

Un jour une amie et collègue m'a dit: la bonne nouvelle, pour qu'elle soit bonne, il faut avant tout qu'elle soit nouvelle.

Oh certes, en disant ça elle ne tenait pas volontairement pas du tout compte de l'expression grecque originelle, euangellion, évangile qui aurait plutôt un rapport-en grec- avec des anges messagers, mais en même temps, s'il vous arrive...un ange, comme celui qui apparait à Joseph en songe, et qui vient vous apporter une nouvelle, vous diriez sans doute: tiens, ça, c'est nouveau! Ou alors, peut-être voyez vous des anges tout le temps, et vous vous y êtes habitués. Bref. En tous les cas, ma collègue avait tout à fait raison de dire ça. Car... Ça pose tout de même un problème en effet que les prédicateurs s'évertuent toujours à chercher par exemple ce qu'ils doivent dire sur un texte, alors que la bonne voie, selon moi, serait surtout d'essayer de dire ce que l'on y voit. Et quand on s'échine en effet à dire ce qu'on est censé devoir dire, on finit souvent inconsciemment par dire ce qui a déjà été dit, puisque le devoir dire est forcément un discours préexistant. Faire appel à jurisprudence n'est pas conseillé à celui veut annoncer une nouvelle, nouvelle.

 

Alors aujourd'hui, que dire de nouveau sur un texte si beau?

SILENCE

Mais au fond, pourquoi chercher encore du nouveau dans ce qui devrait d'emblée nous apparaitre comme nouveau? Un enfant, porté et transporté par des prophéties multiples, arrive. Il arrive comme celui qui est depuis longtemps déjà conçu, non pas comme un embryon dans le ventre d'une jeune fille, non pas non plus comme un concept, mais comme... une espérance , une espérance logée dans une expression désirante: Dieu avec nous (Esaïe 7,14).

 

Mais le problème de ce nouveau-né, c'est qu'il re-nait à date fixe (25 décembre pour les catholiques et les protestants, 7 janvier pour les orthodoxes- sauf semble-t-il pour les orthodoxes ukrainiens cette année qui ne veulent plus être synchrones avec les orthodoxes russes).

Re-naissant perpétuel, comment celui-ci serait-il nouveau sous le soleil?

 

Il faudrait alors peut-être recevoir cette expression "Dieu avec nous" cette fois en plein coeur.

 

Déjà, pour ne pas la confondre avec l'expression "Dieu pour nous". Vous savez, celle que l'on entend dans toutes les liturgies autour de Pâques, Dieu s'est donné pour nous", et même dans le temps de Noël dans certains cantiques "un enfant nous est né" ."Un fils nous est donné"

Cette expression évoque un Dieu certes en dehors de notre périmètre mais qui vient s'arracher au sien pour venir chez nous pour nous. Qui se met- ou que nous considérons finalement?- à notre service puisque ce serait sa vocation.

Ce serait un Dieu qui ne pourrait même plus se mouvoir en dehors de notre nécessité. Ce serait un Dieu utile.

Un fantasme, sans nul doute, si tant est est que le Dieu auquel nous aimerions vraiment croire serait bien différent de la chose théologique dans laquelle, avec des mots vains nous aimons le réduire.

Pour bien comprendre, il faudrait d'abord se rappeler que nous disons souvent facilement à quelqu'un: "je me réjouis pour toi", puis il nous faudrait nous apercevoir que cela n'a pas grand sens, ou ne veut rien dire d'autre que l'absurde: "je me réjouis à ta place".

Disons alors plutôt : "je me réjouis avec toi"! Et testons par cette simple substitution si notre réjouissance est réelle et si nous sommes réellement avec cette personne pour laquelle (ce qui veut rien dire) nous prétendions nous réjouir.

 

Pour en revenir à l'expression "Dieu avec nous", celle-ci fait voler en éclat ce malaise de la réduction de Dieu à notre service. Puisque "avec" n'implique nullement un sacrifice de ce Dieu. La suggestion sémantique est ici de l'ordre de l'amitié, du compagnonnage, de la solidarité, de la marche ensemble, de la conversation, du partage, de la réciprocité. "Avec nous" signifie que l'un n'absorbe pas l'autre dans ses désirs ou fantasmes.

Reste un problème avec cette expression: c'est l'usage du mot "nous". On le sait, l'expression "Gott mit uns" a été utilisée par les soldats allemands pendant la Première et la Seconde Guerre mondiale. Elle était inscrite sur leur ceinturon de parade. Cette expression a également été utilisée par d'autres groupes en Allemagne, y compris les nazis, comme symbole de leur foi en une supériorité raciale allemande soutenue par Dieu.

 

Qui est ce nous, dangereux et ambigu? "Nous" cela peut effectivement être: "moi avec mon groupe, ma clique, mon clan, ma race, ma famille, ma faction, ma religion, mon courant, ma nation", et chacun pourra donc revendiquer l'usage de cet "avec" pour ce qu'il appelle "les siens". Ce qui transforme alors ce chaleureux "avec" en un "pour" tragiquement utilitaire, et même blasphématoire dans le sens ancien du désir de réduire Dieu, pour se l’accaparer.

 

On pourrait déjà espérer qu'un jour les humains arrivent enfin à penser en "nous" (nous, les humains, quelles que soient nos factions). Mais si cela reste souhaitable, ce n'est même plus aujourd'hui suffisant.

Quand je pense "nous", je dois désormais penser à plus grand que nous, par exemple "le Terrestre", comme disait le regretté Bruno Latour, puisque récemment nous, les humains, avons appris que "nous" ne sommes pas que des humains. "Nous" sommes aussi tout ce qui est déjà avec, entre, en nous, dans l'endroit où nous sommes au milieu de la création divine.

C'est aujourd'hui par la prise de conscience de ce "nouveau nous" que Noël peut devenir neuf et que Dieu est avec nous.

Mais je voudrais terminer cette petite prédication par quelque chose qui n'a aucun rapport, c'est l'histoire de Joseph et de Marie, et là bien entendu, cela va être un tout petit peu plus difficile de dire quelque chose de nouveau. Je lis, verset 19:

Joseph, son mari

 

Sans doute que le choix de traduire par "mari" le mot grec correspondant est judicieux car, si on présente souvent Marie et Joseph comme des fiancés, on oublie souvent que les fiançailles en leur temps étaient déjà de véritables engagements et que les "fiancés", en cas d'adultère, étaient officiellement passibles de mort.

 

Ce qui déjà nous instruit, ce n'est pas nouveau mais il est nécessaire de le rappeler, sur la spectaculaire modernité de ce texte, et des évangiles en général, quand l'Esprit de Dieu lui-même contrevient aux règles les plus strictes.

Mais n'est-ce pas le rôle de l'Esprit d'interroger les règlements humains?

 

Mais ce n'est pas tout, évidemment car le mot grec traduit par mari veut simplement dire "homme" en tant que mâle. Ce qui nous donne: Joseph, son homme. En français, cette réciprocité de la possession, dans l'usage courant n'existe pas: un homme dit "ma femme", et une femme dit "mon mari". L'homme possède donc une femme, mais la femme, elle ne possède qu'un époux. Ce qui est drôle c'est que les traducteurs dans les traductions courantes rétablissent le déséquilibre qui n'existe pas dans le grec, qui dit " sa femme/ son homme). À cause de l'usage, plaideraient-ils! Parce que les gens ne vont pas comprendre!

 

Il serait donc ici tout de même encore plus judicieux de traduire littéralement, car cela enverrait un peu de fraicheur égalitaire, sans doute anachronique, mais savoureuse quand on lit que Joseph, finalement, c'est bien l'homme de Marie.

SILENCE

L' ANNONCIATION DE BIBER

LECTEUR LA CONFESSION DE FOI

 

Eclairés et rassemblés par la Parole de Dieu,

nous affirmons notre foi :

Le Seigneur est mon berger. Rien ne me manque. En lui j’ai mon repos et ma justice puisqu’il m’aime, Même au fort de l’obscurité, je ne crains rien.

Le Seigneur se tient près de moi et me console. Amen

 

CHANT DE L'ASSEMBLÉE 31-18, les 5 strophes , page 327

 

LECTEUR ANNONCES ET OFFRANDE

Seigneur, tu m’offres un jour nouveau. Que ce jour soit bon pour moi et pour les autres ; que je l’emplisse d’amour ; que j’y mette la bonne volonté, la douceur et le pardon des offenses ; que j’y mette de l’oubli de moi et du souci des autres ; que j’y mette de la prière, de la foi et de la persévérance ; que je ne garde pour moi que la joie que tu me donnes.

SILENCE

LECTEUR: LA PRIÈRE D'INTERCESSION

Dieu d’Abraham, Dieu de la promesse, donne-nous d’être les témoins de ta fidélité que le monde attend.

Dieu de Jacob, Dieu du combat, donne-nous de lutter contre le mal, l’injustice et la souffrance.

Dieu de Moïse, Dieu de la délivrance, donne-nous de libérer les prisonniers du doute, du désespoir et de la peur.

Dieu de David, Dieu des louanges, donne-nous de répandre la joie de te connaître.

 

Dieu d’Elie, Dieu de la faim rassasiée, donne-nous de partager notre pain avec celles et ceux qui ont faim.

Dieu de Jésus-Christ, Dieu d’amour, donne-nous, en tous temps et en tous lieux, d’être comme les échos de ta parole qui accueille, console et donne la paix.

 

Comme Jésus l’a enseigné à ses disciples, nous te disons :

 

Notre Père qui es aux cieux, que ton nom soit sanctifié, que ton règne vienne, que ta volonté soit faite sur la terre comme au ciel. Donne-nous aujourd’hui notre pain de ce jour ; pardonne-nous nos offenses comme nous pardonnons aussi à ceux qui nous ont offensés. Ne nous soumets pas à la tentation mais délivre-nous du mal, car c’est à toi qu’appartiennent le règne, la puissance et la gloire, aux siècles des siècles. Amen.

 

L'EXHORTATION LA BÉNÉDICTION

Pardonnés et libérés, écoutons ce que Dieu veut pour nous et nous donne la force de faire :

C’est vous qui êtes le sel de la terre. Mais si le sel perd son goût, comment pourrait-on le rendre à nouveau salé ? Il ne sert plus à rien ; on ne peut que le jeter dehors, et les gens marchent dessus.

C’est vous qui êtes la lumière du monde. Une ville construite sur une colline ne peut pas être cachée. On n’allume pas une lampe pour la mettre sous un seau. Au contraire, on la place sur son support d’où elle éclaire tous ceux qui sont dans la maison. C’est ainsi que votre lumière doit briller devant les hommes.

 

PASTORALE DU CTO GROSSO NO8 DE CORELLI.





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