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Les protestants des 13e et 5e arrondissements de Paris. Temple de Port Royal & Maison Fraternelle

SEBASTIEN BOURDON, UN PEINTRE CALVINISTE

Par Anne Imbert



Sébastien Bourdon (1616-1671) fut un peintre notoire de son temps, mais sa célébrité a été en partie éclipsée par celle de Poussin. Néanmoins il n’est jamais oublié ni sa confession ignorée..

Paroissien régulier du temple de Charenton, il fut enterré au cimetière protestant des Saints Pères sans y recevoir les honneurs dus à son titre d’académicien du fait de sa religion. L’exposition cherche à montrer comment ce peintre a exprimé son calvinisme dans sa manière de traiter les sujets religieux, lui qui n’a pas laissé d’écrits qui éclaireraient l’apparente contradiction entre sa confession présumée sans images religieuses et son métier de peintre conduit à travailler pour Anne d’Autriche, pour Notre Dame et de multiples commanditaires catholiques.
L’étude de ses Œuvres de Miséricordes, tant peintes que gravées, fournit elle, quelques informations décisives sur ses opinions.
Loin de représenter ces Oeuvres de manière prosaïque, il convoque pour les exprimer des héros de l’Ancien Testament et non des moindres. Bourdon veille à leur faire incarner grâce à leur histoire, bien plus que de simples injonctions à accomplir les œuvres corporelles de miséricorde reconnues dans le monde catholique comme méritoires pour l’obtention du salut. Si Abraham donne apaise la faim de ses visiteurs, Loth donne l’hospitalité aux hommes menacés par la population de Sodome. Abdias donne à boire, mais il le fait en protégeant les cent prophètes menacés par Jézabel. Pour représente l’attention à porter aux prisonniers, Bourdon met en scène le moment où Nabuzardam, chef des gardes de Nabuchodonosor, délivre Jérémie et le comble de présents.
On voit ainsi se dessiner par un sujet de Louis XIV dans les années 1665- 1668, un propos qui valorise des actes de mansuétude, de tolérance et de générosité. Ce fut son testament artistique .
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