TEXTES ET AUDIO DU CULTE DU 11 FÉVRIER 2024 "PROCLAMER C'EST DÉSOBÉIR"



REMBRANDT

Audio culte jusqu'à orgue post prédication inclus.mp3  (52.57 Mo)

ORGUE, PAR EMMANUEL MANDRIN

 

SALUTATION

 

Notre aide soit au nom de Dieu qui a fait le ciel et la Terre. 

Que chacun de nous reçoive de lui : la vie, la joie profonde et la paix parfaite, qui seules viennent de Dieu. 

 

[ DEBOUT]

 

LOUANGE

L’Éternel est fidèle pour toujours, 

il fait justice aux opprimés, 

aux affamés il donne le pain, 

et l’Éternel nous délivre de nos chaînes. 

L’Éternel ouvre les yeux des aveugles, 

l’Éternel redresse les accablés, 

l’Éternel aime le juste, 

l’Éternel protège celui qui est seul. 

Il soutient celui qui en a besoin, 

il dévie le mal

 

42-04, strophes 1,2,3. Page 624

 

[ASSIS]

 

PRIÈRE DE CONVERSION ENSEMBLE

 

RECUEIL, PAGE 1125, N° 6

 

42-05, strophe 1 Page 626

 

ANNONCE DU PARDON [ LECTEURS JUSQU'À CONFESSION DE FOI INCLUSE]

 

Ne crains rien, car je t’ai racheté, je t’ai appelé par ton nom : tu es à moi. Car je suis l’Éternel ton Dieu, ton sauveur. Parce que tu as du prix à mes yeux et que je t’aime, ne crains rien, car je suis avec toi. (Es 43, 1-4) 

 

[DEBOUT]

 

42-05, strophe 2 Page 626

 

VOLONTÉ DE DIEU

Le fruit que porte l'Esprit, c’est l’amour, la joie, la paix, la patience, la bienveillance, la fidélité, la douceur et la maîtrise de soi. 

Si nous vivons par l'Esprit, marchons aussi selon l'Esprit. 

Faites vous par amour les serviteurs les uns des autres.

 

42-05, strophe 3 Page 626

[ASSIS]

 

ILLUMINATION

O notre Dieu, source intarissable de tous biens, nous te bénissons pour les dons de ton amour. 

Fais nous la grâce d'écouter ta Parole avec attention, avec respect, avec un vrai désir de recevoir ce qu'elle promet et de pratiquer ce qu'elle ordonne. 

Grave-la, non seulement dans nos esprits, mais encore dans notre cœur

 

 

LECTURE

Jésus guérit un lépreux

MARC 1

 

40 Un lépreux vient à lui et, se mettant à genoux, il le supplie : Si tu le veux, tu peux me rendre pur. 41Emu, il tendit la main, le toucha et dit : Je le veux, sois pur. 42Aussitôt la lèpre le quitta ; il était pur. 43Jésus, s'emportant contre lui, le chassa aussitôt 44en disant : Garde-toi de rien dire à personne, mais va te montrer au prêtre, et présente pour ta purification ce que Moïse a prescrit ; ce sera pour eux un témoignage. 45Mais lui, une fois parti, se mit à proclamer la chose haut et fort et à répandre la Parole, de sorte que Jésus ne pouvait plus entrer ouvertement dans une ville. Il se tenait dehors, dans les lieux déserts, et on venait à lui de toutes parts.

 

ORGUE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

PRÉDICATION

 

Vous trouverez sur internet de quoi avoir des références sur la lèpre et les lépreux dans la Bible. Mais attention, toute cette production n'est pas comestible. J'ai néanmoins trouvé sur le site de l'alliance biblique française, un bon article sur les notions de Pur et d'Impur. Et sur notre site à nous, j'ai posé un lien dans sa direction.

 

Cette distinction du pur et de l'impur, que le christianisme a plus ou moins aboli, traverse la Torah (la lèpre, par exemple, qui touche les humains comme les vêtements est quelque chose qui rend impur, et l'impur doit être banni ). C'est important d'en savoir quelque chose pour appréhender un aspect de la mentalité de l'époque et du lieu.

Je pense sincèrement que le rôle d'un prédicateur aujourd'hui n'est pas de présenter à chaque fois tout l'éventail des contextes, quand ceux-ci peuvent être facilement trouvés par tout un chacun avec un peu d'habileté de chercheur et un minimum d'esprit critique. Et puis c'est très protestant aussi que d'aller connaître la Bible par soi-même.

 

Donc ce matin, je vais simplement vous faire part d'une idée qui a traversé mon esprit pendant une insomnie consécutive à un rhume carabiné qui a fracassé mon agenda de la semaine dernière. Une idée face à laquelle je me suis dit : comment n'y ai je pas pensé plus tôt, ou, aussi, à quelque chose malheur (relatif, dans ce cas une insomnie) est bon. Mais ce dernier adage justificatif est faux, complètement: un malheur n'est jamais bon à quoi que ce soit.

 

Je me suis dit aussi : cette idée ne serait -elle pas trop simple pour l'audience de Port Royal Quartier Latin ?

 

Et la prédication ne va t elle pas être de ce fait trop courte? Mais une bonne prédication n'est elle pas toujours ressentie comme trop courte ?

 

Alors qu'est-ce qu'on peut voir dans ce récit?

 

Je vois que Jésus, après avoir guéri cet homme, lui recommande de n'en parler à personne. Sauf au prêtre pour accomplir le rituel prévu d'attestation de guérison.

 

Or notre jeune guéri , vous l'avez entendu puisque c'est ce qui est flagrant dans ce récit, n'obéit absolument pas. Il va parler à tout le monde.

On comprend pourquoi le récit indique que dès qu'il l'a guéri, Jésus s'emporte contre lui , comme frappé d'une prémonition, et le chasse promptement. En vain.

 

Alors? Quelle est cette fameuse idée d'insomniaque ?

 

Ce qui conduit l'église protestante unie de France et globalement toutes les églises de ce genre dans le monde occidental à subir une décroissance que certains appellent un déclin inexorable, c'est: que presque plus personne ne parle.

 

Contrairement à cet ex désobéissant lépreux qui, je cite,  se mit à proclamer la chose haut et fort et à répandre la Parole.

C'est valable aussi pour nous, église protestante de port royal quartier latin.

Nous ne subissons certes pas de plein fouet les conséquences de ce déclin à cause de nos qualités intrinsèques probablement mais essentiellement parce que nous avons la chance d'être au cœur de Paris et bénéficions de la densité démographique autour de nos emplacements.

C'est valable aussi pour nous, car nous non plus, nous ne proclamons pas la parole dans nos vie courantes, réservant cette proclamation à ceux et celles qui ont la fonction de le faire.

Notre discrétion nous tuera, ai je une fois littéralement , et très souvent en substance, entendu lors de synodes.

Non, c'est faux. Notre discrétion ne nous tuera pas. Personne ne va mourrir. Mais oui, on ne compte plus les temples désaffectés en France et en Europe, et la raison est simple: contrairement aux premiers chrétiens, nous parlons peu, nous ne parlons pas. Et je dirai que nous ne le faisons pas parce que nous sommes obéissants.

 

Dans notre récit, la désobéissance de l'ex lépreux est de haut niveau. C'est à Jésus lui -même qu'il désobéit. Comme si cette nécessité de proclamer la bonne nouvelle, du point de vue d'auteur du texte était encore plus importante que de protéger Jésus car c'est à cause de cette grande popularité, vous le savez, qu'il sera repéré et finalement arrêté, et condamné à mort. 

 

Mais comment cet homme aurait-il pu se retenir d'aller exprimer sa joie et d'aller parler de Jésus qui venait exactement de changer son existence d'impur, de reclus et de mendiant?

 

En nous inspirant de cette histoire on pourrait dire, que c'est à Jésus que nous obéissons quand nous nous taisons.

 

Mais je crois que ce n'est pas à Jésus que nous obéissons en n'osant pas proclamer la parole. Mais plutôt à des idées reçues, fortement implantées en nous sans discussion, idées reçues que je vais désormais appeler des «démons» au sens antique. Non pas des petits diables, mais des esprits, que le nouveau testament appelle aussi des esprits impurs, justement, qui s'accrochent à nous et nous squattent sans notre consentement.

 

Oui, nous obéissons par exemple à beaucoup d'idées reçues qui sont là, comme des démons, pour sans cesse nous conforter dans notre discrétion. Je vais en citer quelques unes, des ces idées, quelqu'uns de ces «démons».

Le premier, le plus courant.

Il faudrait être un expert pour parler. Je ne vais pas tenter de démontrer le contraire car ce serait fastidieux. J'évoquerais simplement ce lépreux. De quoi était-il l'expert? Il était l'expert de la joie qu'il était en train d'éprouver suite à sa rencontre avec Jésus qui avait osé le toucher . C'était là le véritable miracle de ce texte quand Jésus ému profondément, est allé à l'encontre des directives concernant les personnes frappées d'impureté.

 

Ayant été touché, cet homme n'a pu que parler et retentir car son témoignage de foi était vécu, concret et personnel. Pour cet homme, il n'y avait plus de distinction entre vivre, croire, et proclamer.

Voilà pour l'expertise soi disant requise.

 

Un autre démon qui engendre obéissance. La certitude a priori que notre entourage, si nous parlons, va nous trouver ridicules et comment on dit aujourd'hui «malaisant». Mettant «mal à l'aise».

Croyez moi, je suis pasteur depuis longtemps, et j'ai rarement éprouvé une sensation de malaise quand il m'arrive d'échanger sur ce que je fais. Oh certes, parfois beaucoup de condescendance, souvent de la part de préfets et d'autres responsables luminescents, mais sinon ça va. Certes, je suis protégé par ma fonction «d'évidence», car pour les gens «je suis fait pour ça». 

Néanmoins, quand des centaines de personnes s'assemblent dans ce temple à l'occasion d'événements artistiques par exemple, je constate beaucoup de curiosité et de bienveillance de la part d'interlocuteurs qui découvrent les lieux pour la première fois de leur vie.

 

Ainsi par exemple, un artiste de la dernière expo sur le pain est allé regarder toutes les mosaïques de ce temple pour y trouver une représentation de «pain» . Il en a trouvé une, plus précisément n'en a trouvé qu'une; 

en revanche, il a trouvé beaucoup de mains. Il a donc créé une petite œuvre sous forme de livre, intitulée «main/pain» avec des photographies de détails de nombreuses mosaïques. Certains se demanderaient: pourquoi raconter cette anecdote? Tout simplement pour illustrer le concept «d'évangélisation réciproque» qui pour moi est le cœur du projet de vie particulier de cette paroisse. Oui, on n'est jamais ridicule quand on prend le soin de se retrouver dans un dialogue sincère tel que je crois avoir eu avec cet homme jeune qui avait passé énormément de temps à détailler nos mosaïques et à confectionner son livre.

 

 

 

 

 

 

On n'est jamais ridicule quand on est sincère et également intéressé par les personnes avec qui on parle. Il ne s'agit pas de produire un discours tout fait, en mode «témoins de Jéhovah » . Mais quand la situation s'y prête et qu'on sent une curiosité en face, simplement à dire ce qu'on fait. Ce qu'on croit. Ce sur quoi on doute. Notre façon de lire la Bible. Le fait d'être protestant. L'importance que cela a pour nous de venir participer au culte, de la même façon que votre interlocuteur aura le loisir de dire ce qui est important pour lui. Ce n'est pas l'église qui parlerait à travers votre bouche, ce serait vous. Et c'est étrange quand même de ne jamais évoquer à personne cette part quand même importante de votre vie. Sauf au travers d'une remarque pratique telle que « non dimanche matin, je ne peux pas » « pourquoi? » « Parce que je vais au culte » « au quoi? »

 

Et le troisième et dernier démon qui nous pousse à l'obéissance, et fait que nous nous taisons, c'est le démon qui nous pousse à ne pas oser aller explorer notre propre foi. Comme si cette foi était en quelque sorte à l'extérieur de nous. Qu'elle logeait au fond de notre jardin, et qu'il y aurait un brouillard épais au point qu'on serait bien en peine, depuis derrière la vitre de notre fenêtre, d'en dire quelque chose . Car au fond, nous croyons certes, nous nous disons à nous mêmes que nous sommes croyants, mais à quoi croyons nous finalement ? Et quand parfois on se pose cette question là, et qu'on réalise que seuls quelques chétifs lambeaux de formules conventionnelles viennent surnager à notre conscience, cela n'aide pas à progresser. 

Mais c'est la question ici qui n'est pas pertinente. La question de la foi n'est pas « à quoi croyons nous? », mais elle est reliée au sens réel du mot foi, qui veut dire confiance. En l'occurence la confiance en Dieu. Pour soi et pour le monde qui finira par advenir. 

Cette confiance si on se dit croyant, on peut en revanche essayer de la rencontrer, et la vivre encore plus intensément. Et pourquoi pas en parlant des pratiques que nous avons pour entretenir cette confiance, comme par exemple celle de la communion que nous allons vivre ensemble dans quelques minutes.

Il n'y aucune honte à être croyant et aucune raison d'être considéré comme ridicule en disant ce qui est censé être très important pour nous. La seul moyen d'être ridicule est tout simplement d'être ridicule en croyant qu'il existe des formules toutes faites pour « évangéliser ».

Le valeur de notre témoignage viendra qu'il sera ancré dans notre personnalité et dans notre réalité. Mais pour cela, il faudra s'être confronté avec notre propre foi, notre façon personnelle de pratiquer notre confiance en Dieu, pour s'apercevoir que notre foi et nous mêmes étions reliés. Nous ne sommes pas les porteurs de notre foi, comme si elle était un corps étranger. Elle fait partie de nous. Comme la nouvelle peau de l'homme guéri du jour.

À ce moment là, nous pouvons commencer à désobéir à toutes ces injonctions à nous taire.Eglise de témoins, c'est le slogan général de notre église protestante unie de France. Il est temps de passer à l'acte.

Sinon, il n'y aura plus ni pain, ni main. Amen.  ORGUE

[ DEBOUT]

 

 

 

 

 

CONFESSION DE FOI ENSEMBLE

 

Mon âme, bénis l'Éternel! Que tout ce qui est en moi bénisse son saint nom!

Mon âme, bénis l'Éternel, Et n'oublie aucun de ses bienfaits!

C'est lui qui pardonne toutes tes iniquités, Qui guérit toutes tes maladies;

C'est lui qui délivre ta vie de la fosse, Qui te couronne de bonté et de miséricorde;

C'est lui qui rassasie de biens ta vieillesse, Qui te fait rajeunir comme l'aigle.

L'Éternel fait justice, Il fait droit à tous les opprimés.

 

Ps 138, les 3 strophes. Page 154

 

 

ANNONCES ET OFFRANDE

 

 

À LA TABLE, AVEC UN LECTEUR

 

INSTITUTION

Pendant qu'ils mangeaient, Jésus prit du pain; et, après avoir rendu grâces, il le rompit, et le donna aux disciples, en disant: Prenez, mangez, ceci est mon corps. Il prit ensuite une coupe; et, après avoir rendu grâces, il la leur donna, en disant: Buvez-en tous; car ceci est mon sang, le sang de l'alliance, qui est répandu pour plusieurs, pour la rémission des péchés. Je vous le dis, je ne boirai plus désormais de ce fruit de la vigne, jusqu'au jour où j'en boirai du nouveau avec vous dans le royaume de mon Père.

 

42-04, strophes 5, 6, 7, 8 Page 625

 

INVITATION [LECTEUR]

Le Seigneur Jésus dit : Voici, je me tiens à la porte, et je frappe. Si quelqu'un entend ma voix et ouvre la porte, j'entrerai chez lui, je souperai avec lui, et lui avec moi. 

Voici que vous avez trouvé grâce devant Dieu. 

Venez et goûtez combien le Seigneur est bon. 

Venez, car tout est prêt.

 

ASSEMBLÉE

 

 

 

 

 

 

 

PRIÈRE D'INTERCESSION

 

Inconsolables créatures que Tu as tirées d'un néant que Tu n'as pas connu, Ô Eternel nous te prions.

Puisse déjà notre prière qui s'élève en communion vers Toi s'ériger en rempart devant notre collective aspiration à y retourner

Nous déclarons devant Toi Seigneur notre souffrance et notre peur devant l'autorisation de plus en plus visible que les humains s'octroient de massacrer leurs prochains sans aucune sanction ni remord

 

Nous te supplions Seigneur du fond de notre cruelle impuissance d'interrompre cette banalisation du Mal 

 

Par ton Esprit prodigue, ravive nos forces pour que nous pensions clairement et collectivement le devenir de notre humanité

 

Ne nous abandonne pas dans notre présent mais viens réchauffer notre espérance et que celle-ci , aux encore plus désespérés que nous, porte le fruit que tu attends

 

À nous, à qui tu as confié le devoir de transmettre la bonne nouvelle et les commandements qui lui sont liés, viens enfin révéler la responsabilité qui nous incombe

 

Rends nous capable de répondre de Toi dans un monde qui ne Te veut plus ou qui souvent utilise Ton nom comme un prétexte ou comme une arme

 

Rends nous ici et maintenant capables de percevoir l'intensité de notre communion et de la puissance de bénédiction qui pourrait en découler AMEN

 

NOTRE PÈRE (…)

 

 

en rompant le pain

Le pain que nous rompons est la communion au corps de notre Seigneur Jésus-Christ, qui a été donné pour nous. 

en élevant la coupe

La coupe de bénédiction pour laquelle nous rendons grâces est la communion au sang de notre Seigneur Jésus-Christ, qui a été répandu pour la multitude.

 

 

COMMUNION

 

(…)

 

L'Éternel fait justice, Il fait droit à tous les opprimés.

 

 

EXHORTATION (LECTEUR)

 

Soyez en paix entre vous. Soutenez les faibles, Soyez patients envers tous. Soyez toujours joyeux. Priez sans cesse. Rendez grâces en toutes choses, car c'est à votre égard la volonté de Dieu en Jésus-Christ. 

 

 

BÉNÉDICTION

Que l'amour de Jésus-Christ, notre lumière 
vous accompagne et vous rende rayonnants et fraternels. 

Allons dans la joie de notre Seigneur ressuscité. 

 

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ORGUE

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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