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Les protestants des 13e et 5e arrondissements de Paris. Temple de Port Royal & Maison Fraternelle

Tous les espoirs étaient donc permis !



TEXTE BIBLIQUE

Jean 20.1-9

 

1Le dimanche matin, très tôt, Marie de Magdala part vers la tombe. Il fait encore nuit. Il y avait une grosse pierre à l’entrée et Marie voit qu’on l’a enlevée. 2Alors elle part en courant, elle va trouver Simon-Pierre et l’autre disciple, celui que Jésus aimait. Elle leur dit : « On a enlevé le Seigneur de la tombe, et nous ne savons pas où on l’a mis ! »

3Pierre et l’autre disciple partent, ils vont vers la tombe. 4Ils courent tous les deux ensemble, mais l’autre disciple court plus vite que Pierre et il arrive le premier à la tombe. 5Il se penche et il voit les bandes de tissu posées par terre, mais il n’entre pas. 6Simon-Pierre arrive après lui. Il entre dans la tombe, il regarde les bandes de tissu posées par terre. 7Il regarde aussi le linge qu’on avait mis sur la tête de Jésus. Ce linge n’est pas posé avec les bandes de tissu, il est enroulé à part, à un autre endroit. 8Alors l’autre disciple, celui qui est arrivé le premier à la tombe, entre, lui aussi. Il voit et il croit. 9En effet, les disciples n’avaient pas encore compris ce que les Livres Saints annonçaient : Jésus doit se relever de la mort.


20200411_180703_1.m4a LECTURE DE L'ÉVANGILE  (1.58 Mo)


PRÉDICATION

Odilon Redon, Le Christ du silence, vers 1895–1898  Pastel, carton, collé, fusain, papier beige • 59,5 × 47,5 cm • Coll. Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Paris • © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz
Odilon Redon, Le Christ du silence, vers 1895–1898 Pastel, carton, collé, fusain, papier beige • 59,5 × 47,5 cm • Coll. Petit Palais, musée des Beaux-Arts de la Ville de Paris, Paris • © RMN-Grand Palais / Agence Bulloz

PRÉDICATION

 

La gravité

Celle qui nous maintient sur le sol. Parfois tellement intense qu'on est obligé de se coucher, de cesser de demander à tous nos muscles d'y résister, pour laisser toute cette aimantation se disperser sur tout notre corps, pour nous reposer.

 

La vie d'ailleurs est une courbe qui exprime une lutte perdue d'avance mais sans cesse recommencée où peu à peu la gravité prend le dessus jusqu'à ce que nous soyons enfoncé dans la terre. Ou dispersé dans des cendres qui retomberont.

 

Jésus est un homme qui s'est d'abord levé. Il s'est arraché de sa condition - qui n'était pas dramatique, son père faisait un métier respecté, mais il ne fallait pas juste épouser la courbe habituelle. Ensuite, il a réuni des élèves qu'il a arraché à leurs conditions, là non plus, pas de milieux qu'il aurait fallu fuir. Mais ils ont tout abandonné. Leurs filets de pêcheurs. Leurs familles.

Lui, ses disciples, se sont levés, et ils ont marché. Ils ont quitté la Galilée. Leur entreprise était d'aller à Jérusalem, car c'était à Jérusalem, pensaient ils que le Dieu gracieux qui manquait au peuple avait été confisqué. Où ça ? A Jérusalem, ville de la paix, et où plus précisément, sans doute dans le saint des saints du Temple, mais en vérité, confisqué par le pouvoir d'omission de ceux qui sans le savoir avait le pouvoir de confisquer le Dieu gracieux.

Oui, cela manquait de grâce. Un peu comme aujourd'hui, ça manque de grâce, de légèreté. En hébreu le mot qu'on traduit par "gloire" peut aussi se traduire par "poids" . Moi aujourd'hui,  je tente de vous offrir une prédication sur la légèreté. C'est ce qui manquait à ce peuple qu'il croisait, lui et ses élèves, sur ce chemin qui mènera à l'endroit où tous ces naïfs pleins de pouvoir avaient confisqué la grâce.

Les évangiles nous racontent de nombreuses anecdotes sur des gens qui sont accablés par la gravité. Ils sont alourdis, de maladies, de querelles, de croyances qui leur font peur. Jésus enseigne à ses disciples que tout ça en fait, que d'aucuns appelleraient la réalité, s'y résigneraient, que tout ça, ce n'est pas normal.

Les disciples aussi se querellent mais ils les rabrouent régulièrement, les traite de satan, se moque d'eux. Les disciples aussi ont peur. Mais il leur dit de ne pas avoir peur.

Il fallait marcher et dire qu'on va aller retrouver le Dieu prétendument vaincu par la gravité enfermé dans une cage religieuse à Jérusalem, dans les coeurs de quelques naïfs prétentieux.

A part un certain Nicodème peut être, ou une certaine Marie ou Marie Madeleine, peu de gens qu'ils rencontrent sont légers.

C'est anormal. Jésus pousse les gens à qui ils parlent, les foules à ouvrir les yeux et à se rendre compte que ce qu'ils croient être une fatalité accablante n'est en fait que le résultat de la disparition du Dieu gracieux. Libre. Qui pardonne. Qui aime. Et , à sa place s'est établi un maillage de règlements, de prescriptions , d’impôts et des soldats aussi qui patrouillent partout dans cette région bouillonnante de fièvre révolutionnaire, administrant la paix romaine en crucifiant.

 

Plusieurs fois on tente de jeter un filet sur Jésus, de lui tendre des pièges. Mais à chaque fois il s'en sort. Souvent parce que la foule est avec lui. Souvent aussi parce qu'il est plus intelligent que ses interlocuteurs, aveuglés qu'ils sont parce ce qu'il leur manque une dimension pour lire la Bible, la dimension de la grâce, de la légèreté, de l'amour, de la liberté.

Jésus n'a pas de Bible avec lui. mais il l'a en lui, et surtout, il a un code particulier pour l'interpréter, il n'oublie pas que toute la vie, que toute cette vie que l'on gâche, est d'abord l'effet de la grâce.

Encore une fois c'est ce que les gens n'arrivent plus à voir. Voir que par Exemple Adam et Eve, symbole de l'humanité, sont arrivés par grâce, et uniquement par elle, et non pas par l'effet d'une procédure ou d'un règlement ou même d'un projet de vie. N'arrivent pas voir que la Moise avant d'être un cadre de prescriptions, c'est d'abord un sauveur. N'arrivent plus à entendre ce que nous apprend le prophète Elie dans le livre des Rois:

Voyant cela, Elie se leva et partit pour sauver sa vie. Il arriva à Beer-Shéba, une ville qui appartient à Juda, et il y laissa son serviteur. Quant à lui, il marcha toute une journée dans le désert, puis il s’assit sous un genêt et demanda la mort en disant : "C’est assez ! Maintenant, Eternel, prends moi la vie, car je ne suis pas meilleur que mes ancêtres."

Il se coucha et s’endormit sous un genêt. Et voici qu’un ange le toucha et lui dit : "Lève-toi et mange." Elie regarda et vit à son chevet un gâteau cuit sur des pierres chauffées ainsi qu’une cruche d’eau. Il mangea et but, puis se recoucha.

L’ange de l’Eternel vint une deuxième fois, le toucha et dit : "Lève-toi et mange, car le chemin est trop long pour toi." Il se leva, mangea et but. Puis, avec la force que lui donna cette nourriture, il marcha 40 jours et 40 nuits jusqu’à la montagne de Dieu, jusqu’à Horeb. Là, il entra dans la grotte et y passa la nuit.

Or, la parole de l’Eternel lui fut adressée : "Que fais-tu ici, Elie ?" Il répondit : «"J’ai déployé tout mon zèle pour l’Eternel, le Dieu de l’univers. En effet, les Israélites ont abandonné ton alliance, ils ont démoli tes autels et ont tué tes prophètes par l’épée. Je suis resté, moi seul, et ils cherchent à m’enlever la vie." L’Eternel dit : "Sors et tiens-toi sur la montagne devant l’Eternel, et l’Eternel va passer !"

Devant l’Eternel, il y eut un vent fort et violent qui déchirait les montagnes et brisait les rochers ; l’Eternel n’était pas dans le vent.

Après le vent, il y eut un tremblement de terre ; l’Eternel n’était pas dans le tremblement de terre.

Après le tremblement de terre, il y eut un feu ; l’Eternel n’était pas dans le feu.

Après le feu, il y eut un murmure doux et léger.

 

Jésus le sait : la seule clé de lecture de la Bible c'est cette grâce effrontée, libre. Qui souffle discrètement à vos oreilles si vous décidez de ne plus être envahis par vos pensées en boucle.

Si on l'oublie, c'est beaucoup de bruit et de fureur. Ainsi la vie des gens que Jésus et ses élèves croisent et qu'ils enseignent, ainsi notre vie aussi que nous abandonnons à la gravité . A croire qu'encore une fois Dieu est confisqué quelque part.

 

Alors oui des gens ouvrent leurs yeux. Certes, la courbe de la vie, tu viens de la poussière et tu y retournes, mais ça n'a rien à avoir avec ton consentement à accepter encore longtemps l'absence de la légèreté et de la grâce.

Jésus ne dit pas aux gens qu'ils sont victimes. Ce n'est pas un démagogue. Il leur dit qu'ils sont coupables. Coupables d'être consentants. Ils ont consenti à s'adapter à cette grave erreur de fermer les yeux sur la dimension la plus importante de l'univers. La grâce.

 

Celle dont parle Paul dans sa fameuse lettre aux Corinthiens, oublieux eux aussi, si je n'ai pas ça, je ne suis rien. Et si je ne fais que me courber. On se demande parfois ce que vient faire une repentance et une annonce du pardon dans nos liturgies. Se repentir mais de quoi ? Mais c'est simple, de consentir à négliger cette dimension là et de laisser proliférer des comportements adaptés à cette absence présumée de la grâce, de la légèreté, du murmure de Dieu dans nos coeurs

 

Dieu est enfermé à Jérusalem, il appelle son Fils, qui recrute des disciples et toute une troupe de gens. Qui sur le chemin, mangent, communient, soignent, parlent, enseignent, vivent, en toute liberté, de la grâce de Dieu, au milieu d'un univers qui a peur d'être brisé par tant d'effronterie. C'est violent. Mais il résiste jusqu'à la fin.

Mais par un sordide complot, une mascarade de jugement, les Romains finissent par le clouer sur une croix, comme d'innombrables autres fauteurs de troubles.

Ce passage qu'a réussi Moise, cette tentative d'évasion qu'il a réussi, Jésus lui n'a pas réussi. Les disciples se dispersent.

Mais il apparaît que le murmure fin et léger s'est immiscé dans toute cette noirceur. "Lève toi" . Il apparaît que ce mouvement de résistance à la gravité, animé de la volonté de libérer le Dieu de grâce de sa gangue de prescriptions et de règlement à réussi à percer le subterfuge et le sépulcre.

Jésus raconte-t-elles, ces femmes, a été réveillé de la mort.

Jésus raconte t-ils, ces hommes, qui courent, a été relevé de la mort.

Oui Dieu a été libéré, et quel symbole plus éclatant de cela que la manifestation du tombeau vide de celui qui avait la folle entreprise de rendre à son peuple assoiffé une vie plus légère, plus gracieuse, plus libre.

Il a vaincu même cette loi là, cette gravité là , il est sorti du tombeau.

Parce qu'une troupe assoiffée de la grâce est allée presque jusqu'au bout de sa quête, et que celui qui en était le guide est allé lui, jusqu'au bout.

Le message de Pâques c'est une invitation à désirer vraiment l'au-dessus des nuages de ce qu'on nous contraint d'appeler la réalité, de nous lever, de nous relever, et de commencer à regarder autrement. Cette grâce, cette gratuité, cette légèreté, je la sens, je la vis, je le veux. Suis je le seul. Non, il y a mes frères en communion. Nous ne sommes pas seuls.

Il est encore temps de proclamer, tout n'est pas perdu. Dans le bruit du monde, il y a ce murmure fin et léger, il y a ce vide du tombeau, il y a ces femmes qui n'ont plus à avoir peur, il y a ces hommes qui se mettent à courir et qui découvrent que Dieu a été libéré. Ces femmes et ces hommes qui vont découvrir que tous leurs espoirs étaient- en réalité - permis.

 

AMEN

 
Écoutez

predication_paques_2020.mp3 Prédication Pâques 2020  (36.95 Mo)


À TOI LA GLOIRE

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JÉSUS TRIOMPHE DE LA MORT


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ALLELUIA LE GRAND COMBAT EST TERMINÉ

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